Introduction
Anse diathermique : outil d’endoscopie constitué d’un arceau métallique conducteur rétractable dans une gaine plastique.
Détail
Principes :
Ces anses sortent de l’endoscope par le canal opérateur, enfermées dans leur gaine puis elles sont déployées par l’infirmier ou l’opérateur pour s’ouvrir autour de la lésion à réséquer par polypectomie ou mucosectomie. Ensuite, l’aspiration de l’air de la lumière et la pression exercée sur l’anse permettent de coincer la muqueuse à réséquer dans l’anse au fur et à mesure que l’infirmière ou l’opérateur la referme dans sa gaine. Une fois l’anse fermée et la lésion insérée dans les brins, l’anse est connectée au générateur de courant électrique pour faire passer un courant alternant coupe et coagulation afin de sectionner la pièce muqueuse piégée, tout en coagulant les vaisseaux par intermittence.
Types d’anses :
Il existe différents types d’anse (exemples donnés à titre indicatif) selon :
- leur forme :
- symétrique : (cf Photo 1)
- ronde ou ovale : les plus utilisées pour la polypectomie ou la mucosectomie standard
- hexagonale : pour une meilleure préhension (ex : Cook® ASH-1-S 30 mm)
- asymétrique : (cf Photo 2)
- pour se caler dans la gorge prévue lors de la mucosectomie au capuchon (ex : anses Olympus® 25 mm SD 221L-25, anses asymétriques de mucosectomie MTW).
- Attention : les anses asymétriques se déforment très vite et doivent souvent être changées après chaque résection.
- symétrique : (cf Photo 1)
- leur taille :
- de petite taille environ 10 mm
- jusqu’à la plus grande d’environ 45 mm
- leur rigidité :
- Les anses souples s’adaptent mieux aux angulations mais permettent moins de faire pression sur la paroi pour piéger la pièce muqueuse.
- Les anses rigides permettent de piéger plus facilement la zone à réséquer mais au prix d’une moins bonne maniabilité (ex : Boston® Captivator II 33 mm, Medwork monobrin), conseillées pour les lésions planes.
- De nouvelles anses sont souples mais associées à un écarteur métallique à la racine de l’anse pour en rigidifier la partie proximale (ex : Kudo Snare 45 mm, MTW)
- leur arceau métallique : permet d’améliorer l’adhérence et la préhension notamment dans les zones fibreuses. Attention : plus la préhension est bonne, plus le risque de prendre trop de tissus et de perforation est élevé.
- Anse tressée (Olympus® de 20 mm SD-230U-20)
- Anse à griffes
- Anses rotatives orientables (ex : Rotator® de 24mm, Life Partners Europe, anse monobrin rotative Ultrasnare 10mm B3 Medwork®)
Comment choisir la bonne anse ?
- Adapter la taille de l’anse à la lésion avec une marge suffisante pour rester en EMR monobloc. La rigidité d’une petite anse est plus grande.
- Essayer une anse non tressée dans un premier temps pour avoir une préhension classique, si l’anse glisse :
- Vérifier que l’injection ne peut être améliorée
- Si échec de préhension : essayer de prendre une anse plus rigide et plus adhérente (tressée ou à griffes), ou de plus petite taille.
- Attention au risque de perforation
- Changer l’anse si celle que vous utilisez s’est déformée après une ou plusieurs utilisations.
- En cas de lésion plane, privilégier des anses plus rigides (tressées ou monobrin)
- Adapter le type d’anse à l’endoscope utilisé : seules les anses relativement souples peuvent être utilisées dans un duodénoscope (ex : anse à brin condensé Polysnare B1 Medwork®).
Complications :
- Perforation : Le risque augmente essentiellement avec la taille de la lésion réséquée et la localisation de la lésion (site à risque : duodénum, côlon droit). Inspecter le socle de mucosectomie/polypectomie en fin d’examen (cf. Photo 3 : « target sign »), clips à disposition.
- Prévention : Eviter le contact entre l’anse et un clip à proximité. Positionner la lésion au centre de la lumière digestive, sans contact avec les parois (limitation de lésion thermique secondaire à une dérivation du courant HF).
- Hémorragie
- Syndrome post-polypectomie1
Références
- Cha JM, Lim KS, Lee SH, et al. Clinical outcomes and risk factors of post-polypectomy coagulation syndrome: a multicenter, retrospective, case-control study. Endoscopy. 2013;45(3):202-7.
Photos : Dr Pioche, Hôpital E. Herriot, Lyon – Pr S. Chaussade, Hôpital Cochin, Paris