Cher(e)s Ami(e)s,
Dans cet article concernant la pratique de l’endoscopie digestive en France, nous voudrions vous informer des initiatives de la SFED concernant la qualité des gestes en endoscopie et de sa position concernant les velléités de plus en plus pressantes de certains chirurgiens de vouloir effectuer des gestes d’endoscopie digestive.
Vous trouverez ici la lettre du Conseil National de l’Ordre des Médecins, que nous avions saisi il y a plus d’un an, et la réponse faite, explicitant la position de la SFED sur la pratique de l’endoscopie digestive souple par des non-Hépato-Gastro-Entérologues.
Comme vous le savez, la qualité de l’endoscopie digestive est au cœur des préoccupations de notre Société et de ses actions de formation.
Les techniques d’exploration et de traitement des lésions du tube digestif reposent de plus en plus sur l’endoscopie. En France et dans l’immense majorité des pays, ces techniques ont été développées par des médecins spécialisés en HGE. La raison est à la fois simple et évidente : connaître la pathologie, c’est se donner les moyens de son diagnostic et de son traitement.
Cette démarche repose sur une formation universitaire théorique et pratique de qualité (justifiant le passage du DES de 4 à 5 ans), des formations sur simulateurs et sur modèle animal (Universités d’Endoscopie à Limoges…), sur des DU d’endoscopie diagnostique, interventionnelle et d’écho-endoscopie, et enfin sur une formation post-universitaire organisée sous l’égide du CNP-HGE, par la SFED et les autres composantes de la spécialité, quelle que soit leur appartenance (SNFGE, AFEF, FMC-HGE, CREGG, SYNMAD, …).
Très récemment, il est apparu que certains chirurgiens digestifs voulaient investir le champ de l’endoscopie digestive sous différentes formes (création d’une option d’endoscopie chirurgicale de 6 mois au cours du DES de chirurgie, DU d’endoscopie chirurgicale réservé aux chirurgiens digestifs à l’IRCAD, organisation de réunions à l’Académie de Médecine, revendications au niveau de l’HAS de gestes de dissection endoscopique et d’endoscopie bariatrique). De nombreux collègues nous ont écrit pour nous signaler la volonté de certains chirurgiens de pratiquer dans leurs structures des gestes d’endoscopie souvent complexes et souvent sans autre formation que celle délivrée par des industriels voulant vendre des dispositifs, n’ayant d’ailleurs pas fait toujours la preuve de leur efficacité.
Il est temps que l’ensemble de la spécialité se mobilise. La position de la SFED est claire.
- La SFED n’a qu’un objectif : défendre la qualité de la formation en endoscopie digestive. Cette intransigeance n’est en aucun cas corporatiste. Il en va simplement de la qualité et de la sécurité des soins auxquelles chaque patient est en droit d’aspirer.
- Si un chirurgien veut pratiquer l’endoscopie digestive, il doit avoir une formation théorique et pratique identique à celle des HGE et non une formation au rabais de 6 mois. Il serait intolérable pour un chirurgien que la cœlioscopie puisse être maitrisée en quelques semaines dans le cadre d’une option du DES d’HGE.
- L’endoscopie digestive est au cœur de notre spécialité. Elle est utilisée, que ce soit l’endoscopie diagnostique ou thérapeutique, par toutes ses différentes composantes. Elle est, par sa technicité et ses innovations, un facteur d’attractivité majeur pour les jeunes générations.
C’est à présent à l’ensemble de la spécialité de se mobiliser, raison pour laquelle nous demandons dans un premier temps au CNOM de saisir le CNP d’Hépato-Gastro-Entérologie et à Patrick DELASALLE (Président du CNP-HGE) d’organiser le plus rapidement possible une réunion de l’ensemble des composantes de notre spécialité pour définir les modalités d’action de l’HGE en réponse à cette tentative des chirurgiens digestifs de faire une OPA hostile sur une partie de notre spécialité.
Professeur Stanislas CHAUSSADE, Docteur Olivier GRONIER,
Président de la SFED. Secrétaire Général de la SFED.