Chers Amis,
Vous avez été plus de 110 praticiens à avoir répondu à notre enquête sur la déprogrammation administrative des examens endoscopiques aux blocs* et nous vous en remercions.
Cet échantillonnage significatif permet de faire ressortir plusieurs éléments :
- Les praticiens ont un exercice réparti pour un peu plus de la moitié (54%) dans le privé et le reste dans le public ou mixte.
- Les causes de déprogrammations, hormis le Covid, proviennent essentiellement d’un manque d’IDE (53% des réponses) et de MAR (30%).
- Les déprogrammations sont fréquentes, supérieures à 1 fois par mois (47,8%) et régulières (28,3%).
- Près de 63 % des praticiens estiment avoir été avertis des déprogrammations dans un délai trop court.
- Par ailleurs le délai de reprogrammation était près d’une fois sur deux supérieur à 2 mois (43,4%).
- Ces déprogrammations ne sont faites en accord avec le praticien que dans 44,2% des cas régulièrement et seulement dans 18,6 % selon un protocole validé par les CME.
- Les patients ne sont avertis de ces déprogrammations par la direction que dans 5,3% des cas, la tâche difficile et chronophage étant confiée au secrétariat des HGE.
- Le sentiment de déception, de colère et perte de chance pour nos patients est unanimement reconnu, aussi bien par les patients que par les praticiens.
- Seulement 22% des praticiens reconnaissent avoir mené des actions contre ces déprogrammations et dans la majorité des cas (56%) via la CME.
Compte tenu de ces éléments, qui soulignent de nombreuses défaillances, la SFED rappelle les points suivants :
- L’annulation d’un examen endoscopique est un acte médical et non administratif.
- La responsabilité d’un dommage ultérieur (conflit médico-judiciaire) bien souvent consécutive à des dysfonctionnements administratifs dans l’organisation des soins, ne peut en incomber aux seuls praticiens. Ceci justifie que cette annulation et ses modalités soient tracées dans le dossier médical du patient, en ayant averti l’intéressé, les correspondants et éventuellement les autorités ordinales.
- Les annulations doivent faire l’objet d’un protocole bien établi avec l’accord de la CME et des conseils de blocs (émanation de la CME), dont le rôle premier est de veiller à la qualité des soins.
- Il revient à chaque praticien de faire valoir et faire respecter ces recommandations dans leurs établissements respectifs face à des dérives administratives qui ne sont plus seulement circonstancielles, mais endémiques.
La SFED soutient les praticiens dans leurs démarches qualitatives, dans le respect des règles de l’art et dans l’intérêt des patients.
Karl Tchirikhtchian et l’ensemble du conseil d’administration de la SFED
*Étude réalisée entre le 6 et le 16 mai 2022