L’enquête « 2 Jours d’Endoscopie en France », dixième du nom, s’est déroulée en novembre 2008, avec le soutien des laboratoires JANSSEN-CILAG.
La société Stéthos a assuré l’organisation, le recueil et l’analyse des données.
1 624 réponses ont été reçues à la première lettre de sollicitation et au final 1 039 Gastro-Entérologues ont fourni un dossier complet, analysable, permettant d’inclure 6 250 patients dans l’enquête et chez qui 7 249 actes ont pu être effectués.
L’échantillon de patients était suffisant pour être utilisé de manière brute sans être redressé. Ces chiffres ont ensuite été extrapolés à la pratique de l’endoscopie digestive en France en tenant compte du nombre de jours d’endoscopie réalisés.
Le profil du répondant est un Gastro-Entérologue homme dans 77 % des cas et d’un âge moyen de 46,6 ans. Pour la première année l’âge moyen des Gastro-Entérologues se stabilise et n’augmente pas.
Les médecins libéraux représentent 60 % de l’effectif. 74 % de ceux-ci exercent en groupe et 42 % sont en secteur II. L’exercice est citadin pour 73 % d’entre-eux et pour 67 % dans une ville de plus de 50 000 habitants. Ceci confirme que la spécialité tend actuellement à se concentrer à la fois sur des centres urbains et sur des établissements bien équipés.
Les examens sont réalisés dans 60 % des cas en clinique privée, pour 6 % en cabinet de ville et pour 1 % en centre autonome. L’endoscopie digestive intègre de plus en plus les plateaux techniques.
L’installation en clinique rencontre cependant des obstacles, à savoir :
– pas de place ;
– créneaux horaires trop limités ;
– matériel incomplet ou obsolète ;
– redevance trop élevée, ce qui explique la stabilisation de la pratique de l’endoscopie en cabinet de ville.
L’accueil en secteur ambulatoire est largement majoritaire, 81 % des cas, avec 8 % d’actes en externe.
La modification des remboursements alloués aux établissements pour ce secteur risquerait de mettre en difficulté l’activité endoscopique et la prise en charge des patients, ceci étant très important en terme de prévention des cancers colo-rectaux (cf. plus bas).
Les examens sont réalisés sous anesthésie en clinique dans 90 % des cas, ce qui constitue un réel progrès pour la qualité de nos actes et le confort de nos patients, mais de trop nombreux examens sont faits sans sédation, ce essentiellement à cause de l’indisponibilité d’un médecin Anesthésiste.
Au niveau de la formation, 88 % de nos confrères ont déclaré assister au minimum une fois par an à des congrès nationaux et la plupart ont suivi dans l’année au moins un programme de formation médicale continue (FMC) validante. Quant à l’évaluation des pratiques professionnelles (EPP), 63 % d’entre-eux étaient engagés dans un programme, mais 8 fois sur 10 il s’agissait d’une EPP intégrée à la procédure d’accréditation de l’établissement et non d’une action individuelle.
Ces actions de FMC et d’EPP ont été jugées utiles dans 70 % des cas pour accéder à de nouvelles techniques, pour améliorer la connaissance du matériel ou pour maîtriser les nouvelles règles de bonne pratique concernant le suivi ou le contrôle des patients.
Les libéraux, qui représentent 60 % des Gastro-Entérologues de France, y effectuent 67 % des endoscopies et notamment 72 % des coloscopies. Il y a un peu plus de coloscopies pathologiques en secteur privé qu’à l’hôpital (62 % contre 59,5 %). Le mythe de la coloscopie normale réalisée en privé est mise à mal par ces chiffres, tout comme l’a été, à plusieurs reprises, le nombre réel de coloscopies à l’échelle nationale que nous suivons méthodiquement depuis 10 ans.
75 % des polypes sont enlevés en libéral (690 000 sur 950 000) et 24 000 cancers colo-rectaux sur 43 000 soit 56 % y sont diagnostiqués. Les libéraux ont donc une part prépondérante dans la lutte contre le cancer colo-rectal.
Enfin, en 2008 2 413 244 endoscopies ont été réalisées soit 274 000 en moins par rapport à 2006.
Cette économie justifie une revalorisation de certains actes afin de les développer car ils sont très importants en matière de prévention des cancers de l’ensemble du tube digestif, à savoir :
– cartographie des endobrachyœsophages ;
– biopsies multiples pour la surveillance des MICI ;
– coloration au lugol ;
– ablation de plus de trois polypes ;
– mucosectomie œso-gastro-duodénale (3 500) et des lésions coliques de plus de deux centimètres.
Cette juste revalorisation de certains actes ciblés pour la prévention et le dépistage par endoscopie des cancers digestifs permettrait de lutter efficacement contre leur augmentation régulière : ils sont en 2008 au nombre de 70 000, responsables toujours de 40 000 morts par an.
L’endoscopie en milieu privé joue un rôle majeur dans la prise en charge de l’ensemble des cancers digestifs et en particulier dans la lutte contre le cancer colo-rectal. Le nombre de polypes enlevés a doublé en 8 ans. De plus, les Gastro-Entérologues libéraux respectent l’ACBUS sur la coloscopie, ce qui est à l’origine d’une diminution du nombre de coloscopies (- 30 000 en 2008) malgré l’augmentation du nombre de tests Hémoccult® positifs.
Les mesures de baisse des GHS et des cotations des endoscopies digestives seraient extrêmement mal venues au moment où la lutte contre l’ensemble de ces cancers digestifs s’intensifie et où l’importance de l’endoscopie libérale est démontrée.
> Le diaporama de présentation des résultats complets (PDF, 682 Ko).