Chers (e) Collègues et Amis (e),
La dissection sous-muqueuse du rectum a officiellement sa cotation. Enfin !
Il aura fallu cinq ans, bien des réunions et bien des explications pour que la reconnaissance de cet acte endoscopique, dont le bénéfice pour les patients – notamment en termes de préservation d’organe -, soit enfin reconnu.
La création de cet acte a demandé à la profession de nombreux efforts et une pugnacité sans faille.
Je veux remercier ceux dont l’investissement a permis cette réussite, à savoir Michel Robaskiewicz et Stanislas Chaussade, pour leur impulsion et leur coordination, ainsi que Gabriel Rahmi, Yann Le Baleur et Jérémie Jacques pour avoir défendu le dossier devant la CNAM.
Enfin, évidemment, le syndicat, et plus particulièrement Franck Devulder qui a toujours su défendre sans relâche la qualité et la pertinence de nos actes.
Vous aurez remarqué que la description de l’acte précise que sa pratique est réservée à des hépato-gastroentérologues ou des chirurgiens viscéraux formés d’une part à la détection et à la caractérisation des lésions et d’autre part, à l’endoscopie interventionnelle et plus spécifiquement à la dissection sous-muqueuse.
Il convient de dire sans langue de bois, que les chirurgiens présents, lors de la commission d’évaluation de l’acte à la CNAM, n’étaient formés de leurs propres aveux ni à l’un, ni à l’autre, ayant pourtant été désignés, de manière assez ubuesque, comme experts.
Ceci est aussi peu sérieux que tolérable.
Il faut dire et redire que si les hépato-gastroentérologues ne sont pas opposés de principe à ce que des chirurgiens pratiquent tel ou telle technique endoscopique, cela ne peut se faire qu’avec les critères d’exigence et de qualité qui sont les nôtres, à savoir une formation solide en endoscopie diagnostique puis le suivi d’un curriculum adapté à l’apprentissage d’une technique difficile. On ne se forme pas à la dissection sur un ou deux cochons en une demi-journée.
Il en va de la qualité, de la sécurité des soins et plus généralement de la crédibilité de nos spécialités.
La SFED a ainsi mis en place un curriculum de formation à la DSM, sous la responsabilité de Mathieu Pioche et de Jérémie Jacques, qui répond à toutes les exigences d’apprentissage et d’équité dans le maillage du territoire et le type d’activité exercé (hospitalier ou libéral).
Seule cette formation répond à l’exigence des critères fixés par l’ESGE et à laquelle se réfèrent nos tutelles et par conséquent les assurances.
Les inscriptions pour la deuxième promotion ouvriront en janvier. Nous ne pouvons que vous conseiller d’y postuler !
Ce n’est qu’en persévérant sur le chemin de la qualité que nous saurons canaliser certaines velléités de collègues dont l’intérêt est malheureusement bien éloigné de celui des patients.
Enfin, j’ose le dire, il faut parfois que nous arrêtions de nous tirer une balle dans le pied. Plus de 20 % de lésions bénignes sont encore confiées à un chirurgien avant même de l’être à un endoscopiste expert. Ce n’est rendre service ni aux malades, ni à la profession. L’endoscopie est le ciment de l’ensemble de la spécialité et plus que jamais, l’union doit être notre force.
Il en va aussi de l’attractivité de notre spécialité pour les générations futures.
Longue vie à la dissection… de qualité !
Docteur Olivier GRONIER
Président de la SFED